mardi 31 mai 2011

Affaire DSK: ROBERT BADINTER A RAISON, VALERIE PECRESSE A TORT.

Ce 30 mai, Valérie Pécresse, Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, est l'invitée du 7 -9 de France-Inter, émission animée par le talentueux journaliste, Patrick Cohen.

 http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/sept-neuf/index.php?id=105440

Durant la première partie de l'émission, elle est interrogé sur l'affaire Dominique Straus Kahn. La ministre dans  le sillage du Premier Ministre reprend l'argument selon lequel la Gauche donneuse de leçon de morale n'est pas fondée à le faire après l'affaire DSK, ce d'autant que certains auraient omis de s'inquiéter du sort de la victime et de citer Jack Lang déclarant qu'il n'y avait pas mort d'homme et Jean-François Kahn faisant état d'un troussage de domestique. 

De façon plus surprenante, Valérie Pécresse met en cause Robert Badinter, ancien Ministre, pour des propos tenus dans une émission de télévision sur France 2 où il aurait ignoré volontairement le sort de la victime pour mettre l'accent sur la présomption d'innocence à propos de Dominique Strauss Kahn accusé de viol et d'agression sexuelle et de séquestration, comme le lui fait remarquer son contradicteur Laurent Joffrin, Directeur du Nouvel Observateur.

L'extrait de l'émission évoqué : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/l-affaire-dsk/20110520.OBS3597/dsk-echange-virulent-entre-robert-badinter-et-laurent-joffrin.html

Au cours de la deuxième partie de l'interview de Valérie Pécresse, Patrick Cohen donne la parole à Robert Badinter qui souhaite lui répondre. - A partir de 10 minutes 37 secondes -.

La réponse de Robert mérite d'être citée : " Nous sommes dans la procédure américaine. Dans la procédure américaine c'est à l'accusation de rapporter la preuve de la culpabilité de Dominique Strauss Kahn au delà du doute raisonnable. Il avait écrit au FMI, ce jour-là, pour dire, très précisément, je suis innocent. Nous sommes donc en présence d'une situation où Dominique Strauss-Kahn dit je suis innocent et c'est à l'accusation de prouver qu'il ne l'est pas....Vous ne pouvez pas, à la fois, dire respectons la présomption d'innocence et, en même temps, dire ah c'est épouvantable ce qui est arrivé à cette femme,... parce que cela abouti à dire publiquement Dominque Strauss-Kahn est coupable et il ment. Et à ce stade de la procédure; je ne le ferai jamais. Je ne l'accepte pas. Cela n'est pas un défaut de compassion envers les victimes, c'est une notion qui semble être complètement perdue de vue dans cette affaire, la présomption d'innocence... Ce que je défends, c'est les principes de notre justice malmenés par l'émotion et la propension aujourd'hui à la compensation qui fait perdre de vue nos principes."

De fait l'alternative est la suivante. Soit on affirme que les souffrances de la victime sont à prendre en compte  et le préjudice qu'elle a subi doit être réparé, ce qui accrédite que ses accusations sont avérées et alors DSK est nécessairement coupable ou alors on met l'accent sur la présomption d'innocence de DSK et alors un doute subsiste quant à la véracité des affirmations de la victime. Les faits se sont-ils passés comme elle les a décrits à la police ? Et donc ce doute qui subsiste doit profiter à l'accusé, présumé innocent, tant que sa culpabilité n'a pas été démontrée incontestablement.

Autrement dit, comme on l'a souvent entendu, (le cas de Pierre Moscovici chez Guillaume Durand dans l'émission "Face aux Français") chercher à adopter une position équilibrée en affirmant que DSK a droit à la présomption d'innocence - je suis son ami et je n'imagine pas qu'il ait pu avoir un tel comportement - et que dans le même temps la victime doit être prise en considération, - je n'exclue pas que la victime dise vrai- sont des affirmations contradictoires, par essence.

Il faut donc choisir son camp : celui de la victime ou de l'accusé, mais pas les deux à la fois.







 

lundi 23 mai 2011

9 MAI 2011 : UNE FETE DE L'EUROPE POUR INTIES.

Ce 9 mai 2011, j'ai assisté aux Matins de l'Europe organisés par le Conseil Régional de la Région Centre, de 9 heures à 12 heures 30, sur le thème : "Comment rapprocher l'Europe et ses citoyens notamment en s'appuyant sur les bénévoles ?" et en fin de journée, en tant que Vice-Président du Mouvement européen du Loiret, j'ai participé à son assemblée générale annuelle qui se tenait à la Passerelle à Fleury-les-Aubrais, les membres étant accueillis par le maire, Pierre Bauchet.

Le point commun à ces deux manifestations européennes ?

Dans les deux cas, aucun média n'a couvert ces deux évènements.

Il en résulte que l'Europe a été débattue entre initiés, une soixantaine de personnes à la première manifestation précitée et une trentaine à la seconde.

C'est bien le paradoxe que de réfléchir à la manière de rapprocher les citoyens de l'Europe, alors même que la République du Centre, la Tribune d'Orléans, Orléansinfo.fr, France-Bleu Orléans ont été absents.

Comment pourrait-il en être différemment alors même que les questions européennes ne sont pas sérieusement enseignées en France et que l'on est donc en présence d'un peuple d'analphabètes en matière européenne, des sous-citoyens, citoyens de seconde classe que le pouvoir politique peut manipuler à sa guise ?

Il faut dire aussi que les intervenants choisis par la Région étaient très classiques et ne comportaient aucune surprise. C'était encore l'Europe d'en haut qui parle à la France d'en bas. Que peut dire un député européen à ses électeurs autre chose que les textes européens qui sont votés et qui restent théoriques pour les Français, car c'est dans leur application que se joue la construction européenne ?

Pourquoi avoir choisi Mme Sophie Briard Auconie, député européenne de la circonscription Auvergne Centre Limousin qui appartient à l'UMP, dont le parti à validé l'élection de Brice Hortefeux, alors même qu'il ne répondait pas aux conditions exigées par le droit français et le droit européen pour sièger au Parlement européen ?

Il n'est pas venu à l'idée à la parlementaire européene de s'en émouvoir pour protester contre ce coup de force de la part du Gouvernement français qui montre que le peu de considération qu'il porte aux électeurs de cette Eurorégion. Mme Sophie Briard Auconie continuera donc à élaborer la loi européenne avec ses collègues du Parti Populaire Européen dont le Président du Parlement européen, Jérzy Buzek, membre du PPE, ancien Premier Ministre polonais, a couvert de son autorité cette violation de la loi européenne.

Certes, une requête a été déposée devant le Conseil d'Etat, juge de l'élection des membres français au Parlement européen, par un électeur qui considère que Brice Hortefeux, qui avait été élu à l'occasion des élections européennes du 7 juin 2009 dans la circonscription Massif central-Centre, et qui avait aussitôt démissionné en raison de ses fonctions gouvernementales, ne pouvait plus retrouver son siège. Peut-être que la Haute Assemblée redonnera leur dignité perdue aux électeurs de cette Eurorégion et fera comprendre au Gouvernement que tout n'est pas permis pour recaser un fidèle du Chef de l'Etat ?  Mais avant qu'il ne se prononce, Brice Hortefeux aura siégé au Parlement européen, situation sur laquelle on ne pourra pas revenir.

On n'a pas échappé à l'étude de l'opinion européenne et française par les instituts de sondage, dont a fait part par Fabien Cazenave, Responsable veille et opinion de "Toute l'Europe" -http://http://www.touteleurope.eu/  - Cet exercice reste convenu et stérile, car le seul sondage qui compte, grandeur nature est celui du vote des électeurs. Le taux d'abstention lors des élections européennes en juin 2009 et le rejet du projet de traité instituant une Constitution pour l'Europe par 55% de Français en dit plus que toutes les études rédigées par les sachants. Il est vrai que sonder un peuple d'ignorants en matière européenne abouti à affirmer des généralites du genre les Français s'intéressent à l'Europe.

Mais quand les préoccupations européennes et nationales sont si intimement imbriquées comment former son jugement ? Car, c'est bien de la question de savoir si le Gouvernement français est capable ou non d'exercer ses responsabilités européennes qui est en cause. Mais, à cet égard, aucun sondeur ne pose de questions. C'est toujours l'Europe vue comme une planète lointaine et d'en haut. En cas de disgrace politique, les hommes et femmes politiques français vont sur orbite tourner sur la planète Parlement européen. Le risque ?  Qu'au niveau national on les oublie. Ce n'est plus une disgrâce, c'est un bannissement...

Enfin, en cette année européenne du bénévolat ou volontariat, il était hardi d'établir un lien entre la question de rapprocher les citoyens de l'Europe et un engagement bénévole européen. Les associations qui travaillent dans ce domaine, incontestablement, participent à leur échelle d'une ouverture d'esprit sur les réalités européennes, mais quel peut en être la traduction politique ? Comme je le dis, à mes étudiants, l'Europe c'est toujours de la politique et rien d'autre. il n' y a pas d'Union européenne dépolitisée, ou alors on se situe au niveau des contes pour enfants ...

Si cet exercice consistant à organiser les Matins de l'Europe doit être reconduit l'année prochaine le 9 mai 2012 par la Région Centre, 3 jours après l'élection du Président de la République française, il devra être profondément renouvelé et repensé. Sinon, il risque de continuer à n'attirer que les initiés et à ne pas intéresser les journalistes.

Avec l'Assemblée Générale du Mouvement européen du Loiret, on a assisté à un moment fort qui traduit le dynamisme de notre association sous la présidence d'Yves Clément, dynamique et imaginatif. Depuis, quelques temps, la présence du Mouvement européen du Loiret s'affirme à travers de nombreuses manifestations, en dépit de moyens financiers limités, liés au fait que des subventions dont bénéficiait le Mouvement européen France ont été diminuées par l'Etat.

Parmi, les rendez-vous à venir, notez la date du 30 juin 2011. Le Secrétaire Général-Adjoint de la CFTC chargé des questions européennes traitera de la traçabilité sociale européenne des produits..  

A noter aussi, du 4 au 9 juillet 2011, à Paris, l'Université d'été du Mouvement européen qui se penchera sur la présidence hongroise de l'UE.  



Une des pistes est l'initiative citoyenne instituée par le traité de Lisbonne, présentée par Sandrine Bélier, députée européenne, Europe-Ecologie- Les Verts, de façon claire.


Sandrine Bélier : « Les citoyens ont la parole » par EurodeputesEE