samedi 30 août 2014

GOUVERNEMENT VALLS II : UNE OBLIGATION DE RESULTATS

La désignation du Gouvernement Valls II, le mardi 26 août 2014 marquera un tournant idéologique et pratique dans la vie politique française et restera une date dans l'histoire de la Vème République si les résultats tant attendus depuis trop longtemps se manifestent enfin, d'ici 18 mois, soit d'ici mars 2016.

Les résultats économiques ne sont pas au rendez-vous. 

Alors que le Gouvernement tablait sur un taux de croissance de 1% en 2014 et de 1,7% en 2015, comme au premier trimestre, la croissance a été nulle (0%) au deuxième trimestre 2014.

Le nombre de demandeurs d'emplois a augmenté. Depuis mai 2012, plus de 400.000 chômeurs de catégorie A supplémentaires se sont Inscrits à Pôle emploi pour atteindre près de 3,5 millions de demandeurs d'emplois recensés officiellement par Pôle Emploi. Depuis 9 mois consécutivement, le taux de chômage est en hausse. La volonté affichée du Chef de l'Etat d'inverser la courbe du chômage fin 2013 s'est heurtée au manque de confiance des acteurs socio-économiques. 

Le gouvernement devra faire admettre à l’Union européenne que la France va ralentir le rythme de baisse de son déficit public. Faute de croissance, l’objectif de le ramener à 3% en 2015 est reporté sine die et fin 2014, il avoisinera les -4% du PIB. Il était de -5,2% en mai 2012. 

À la fin du premier trimestre 2014, la dette publique de Maastricht s’établit à 1985,9 Md€, en augmentation de 45,5 Md€ par rapport au trimestre précédent. Exprimée en pourcentage du PIB elle se situe à 93,6 %, en hausse de 1,8 point par rapport au quatrième trimestre 2013. La dette publique au sens de Maastricht s'élèvait en effet à 1.717,3 milliards d'euros fin 2011, soit 86% du PIB (produit intérieur brut).


En juillet 2014, les chefs d’entreprise de l’industrie manufacturière anticipent désormais une quasi-stabilité de leur investissement en 2014 par rapport à 2013 (+1 %). Ils ont revu de trois points à la baisse leur prévision recueillie en avril dernier. Cette révision à la baisse concerne l’ensemble des grands secteurs sauf celui des équipements électriques, électroniques, informatiques, machines. 

2. Une erreur d'appréciation au début du quinquennat de François Hollande. 

Schématiquement, pour relancer la croissance économique on considère qu'un gouvernement de Gauche fera porter l'effort sur la hausse des recettes fiscales à hauteur des 2/3 et la baisse des dépenses publiques à hauteur d'1/3. Un gouvernement de Droite effectuera le dosage inverse. Les économistes considèrent qu'en baisse des dépenses publiques atteint plus rapidement son objectif. Or, en période de crise économique la hausse forte d'une série d'impôts n'a pas conduit à enregistrer les recettes prévues. Ces moindres rentrées fiscales vérifient l'adage selon lequel trop d'impôt tue l'impôt surtout qu'un certain nombre de contribuables disposent de stratégies pour minorer les sommes à devoir à Bercy ou peuvent franchir des frontières où la fiscalité sera plus clémente pour ne pas écrire paradisiaque. 

Cette erreur de jugement a conduit le gouvernement à privilégier initialement une augmentation des recettes, qui pesa sur la croissance, plutôt qu'une réduction des dépenses de l'Etat pour tenter d'équilibrer les comptes publics. Toujours est-il  que les recettes fiscales n'ont pas été au rendez-vous, de sorte que la France a dû se résoudre à demander un sursis à Bruxelles pour respecter ses engagements communautaires .

3. Des résultats indispensables pour retrouver une assise politique plus large et l'adhésion d'une majorité de Français. 


Des résultats et vite! pourrait être le nouveau slogan du Gouvernement Valls Il convient pour cela de mobiliser tous les acteurs et de mener à fond cette politique socio-libérale comme l'a fait à l'époque Tony Blair, en 1997,  l'ancien premier ministre Britannique ou le Chancelier Gerhard Schröder en 2006. Ce virage là peut faire évoluer la France vers la modernité européenne et lui faire dépasser ses archaïsmes historiques et remettre en cause une série de tabous (35 heures, travail le dimanche, ouverture à la concurrence de professions réglementées, révision des seuils sociaux, révision et allègement du code du travail etc...).afin de favoriser le retour à la croissance. 

A défaut d'indicateurs rapidement encourageants et probants toutes les oppositions se mettront en marche pour empêcher François Hollande d'accomplir un second mandat présidentiel à moins que lui-même comme il l'a évoqué renonce à être candidat faute de résultats. 

Il peut être aidé par la reprise américaine qui paraît consistante avec un taux de croissance de 4,2%, une Allemagne qui concède la mise en oeuvre du SMIC qui produira ses effets en 2017 et une hausse salariale substantielle qui profite à l'économie française dont le premier client est l'Allemagne et en France, par des syndicats qui négocient avec un patronat réconcilié avec la Gauche sociale-libérale, de nouveaux accords sociaux. 

Le discours de politique générale de Manuel Valls en septembre ou octobre prochain sera déterminant pour connaître les soutiens législatifs qu'il possède à cet égard. Le Président de la République après bien des errements, a pris le chemin du Pacte de Responsabilité et de Solidarité qui doit donner aux entreprises les moyens de se développer sortant enfin de carcans idéologiques "anti-Sarkozy" qui ont marqué le début de ce quinquennat. L'obsession du Chef de l'Etat ne doit plus être de se démarquer de son prédécesseur mais de faire gagner la France, de valoriser ses atouts et d'entrer dans l'histoire comme celui qui aura fait faire à la France sa révolution socio-culturelle. Enfin ! 






mercredi 20 août 2014

41ème Olympiades d'Echecs. La Chine s'impose chez les Hommes et la Russie conserve son titre chez les Femmes. La France respectivement 12ème et 13ème

Les olympiades d'échecs se disputent tous les deux ans et durent 15 jours. Cette année, 174 pays sont représentés dont la France avec une équipe mixte très compétitive (Maxime Vachier-Lagrave, Etienne Bacrot, Laurent Fressinet, Romain Edouard et Vladislav Tkachiev). 




La 41ème Olympiade d'Echecs à Tromso, ville norvégienne de 65000 habitants à l'extrême nord de la Norvège, qui s'est déroulée du 1er au 14 août 2014, en 11 rondes, a été remportée, pour la première fois de l'histoire, par la Chine devant la Hongrie et l'Inde, la France finissant à la 13eme place. Chez les dames, les Russes, qui avaient remporté les deux Olympiades précédentes, ont défendu leur titre avec succès. Elles se sont imposées devant la Chine et l'Ukraine, les Françaises terminant en 12ème position. 

Au 1er juillet  2014, selon le dernier classement FIDE, la moyenne Elo des 10 meilleurs joueurs français s'élève à 2669 points, ce qui lui permet d'occuper la 4ème place au niveau mondial, derrière la Russie (1ère) avec 2746 points, l'Ukraine (2ème) avec 2694 points et la Chine (3ème) 2676 points. A cette occasion, le joueur français, Maxime Vachier-Lagrave, ancien champion du monde junior en 2009, avec un Elo de 2768 points, premier Français, entre dans le top 10 mondial à la neuvième 

Voir cette partie commentée de Maxime Vachier-Lagrave contre son adversaire chinois Ding, il y a un an. La Caro-Kahn adoptée par le Chinois mise à mal par h4 et surtout e6 qui paralyse le jeu noir. 

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Vachier Lagrave Ding 2013 par tarswelder


http://ratings.fide.com/card.phtml?event=623539  



Maxime Vachier-Lagrave

Les 10 meilleurs joueurs français sont : Maxime Vachier-Lagrave 2768 points, Etienne Bacrot 2720 points, Laurent Fressinet 2708 points, Edouard Romain 2680 points, Christian Bauer 2658 points, Gharmanian Tigran 2657 points, Istratescu 2656 points, Tkachiev Vladislav 2624 points, Hamdouchi Hicham, 2616 points, Dorfman Iossif, 2571 points. 

Le classement des 100 premiers joueurs français : http://ratings.fide.com/card.phtml?event=623539 

La première place, au niveau mondial, étant toujours occupée par le jeune prodige norvégien Magnus Carlsen avec 2877 points. Cependant, lors de la 2ème édition du super tournoi fermé catégorie 21 (moyenne Elo 2774), du 3 au 14 juin, à Stavanger, en Norvège, à domicile, Magnus Carlsen a terminé 2ème avec 5,5 points, derrière le russe Serguey Karjakin, 6 points, réalisant une performance de 2841 points contre 2899 pour le vainqueur. Lors de ces 41ème Olympiades, au cours de la dixième ronde, l'une des surprises a été la défaite du Champion du Monde Magnus Carlsen face à Ivan Saric, 2671 Elo. Selon le site Europe Echecs (EE), " Avec les pièces noires, le Norvégien opte pour la rare variante Bird de la défense espagnole, qui survient après 1.e4 e5 2.Cf3 Cc6 3.Fb5 Cd4. Au 7e coup, les Noirs sacrifient un pion, puis un 2e au 11e coup. Carlsen joue tout pour l'attaque, mais il peine à justifier le matériel sacrifié. Dès le 20e coup, les Noirs sont perdus comme le montre la position ci-contre.



 Outre l'avantage matériel, la position des Blancs est écrasante : les deux Fous blancs sont braqués sur le roque adverse, tout comme la Dame et une Tour. Saric va transposer dans une finale gagnante au terme d'une jolie séquence tactique : 23.Fe5! Dd8 24.Dxh6 Txe5 25.d6! Te2 26.dxe7 Dxe7 27.f5 Dh4 28.Df4 g5 29.Dxh4 gxh4. Les Blancs ont éradiqué toute chance de contre-attaque noire et reste avec un avantage matériel suffisant. Carlsen abandonne quelques coups plus tard." 

L'équipe de France masculine emmenée par Maxime Vachier-Lagrave, au premier échiquier peut avoir des regrets car elle était coleader à la 9ème ronde. Elle abandonne cette deuxième place avec 7 victoires, une partie nulle et une défaite, soit 7,5 points/9 en perdant ses deux derniers matchs contre la Chine et la Russie. 

Après cette victoire à la 9 ème ronde contre la République tchèque grâce à une excellente partie d'Etienne Bacrot, le sélectionneur, Sébastien Mazé était interrogé sur la stratégie à adopter pour les rondes 10 contre la Chine  et 11 contre la Russie. Il répondit en ces termes : " C’est une décision qui appartient aux joueurs. Ils représentent la France, c’est à eux que revient le choix de la stratégie. Pour l’avant-dernière ronde, il faut jouer « normalement ». Les choix cornéliens arrivent plutôt lors de la dernière ronde. Tout risquer pour le jackpot, ou assurer la bonne place. Le capitaine sélectionneur a mis entre les mains des 5 membres les intérêts de la France, nous n’avons d’autre choix que de les partager, et d’encourager les équipes."


Sébastien Mazé 

Contre la Chine la défaite de Fressinet, au 3ème échiquier, fait basculer le résultat car sur les trois autres échiquiers le résultat état un match nul. Selon le site Europe Echecs qui rend compte de cet événement : " Au 3e échiquier, Laurent Fressinet joue une ouverture anglaise face à Yu Yangyi. Laurent n'obtient pas grand chose du début de partie, et se retrouve dans une finale où chaque camp possède deux Tours et un Fou et 5 pions (1er diagramme). Dans cette position, le programme Houdini indique que les Blancs auraient du jouer 21.Tc5 pour attaquer le pion d5. Laurent choisit le moins bon 21.Td6?!. La partie se poursuit par 21...Tb8 22.Fxd5 Fxd5 23.Txd5 Txb4.



Malgré l'égalité matérielle et le pion blanc avancé, ce sont les Noirs qui ont l'avantage : à long terme, les Blancs ne vont pas pouvoir protéger leurs pions. Les Noirs parviennent à doubler les Tours sur la 2e rangée et augmentent leur avantage. 30.Ta1?! (2e diagramme) est une nouvelle imprécision qui précipite l'écroulement des Blancs après 30...Txf2+ 31.Rg1 Tg2+ 32.Rh1. Laurent Fressinet doit s'incliner au 37e coup.




Contre la Russie, à la dernière ronde, la France obtient un score de parité sur les 3 premiers échiquiers, tandis qu'au 4ème et dernier, Romain Edouard affronte Ian Nepomniachtchi. Il aurait pu prendre la nulle par répétition au 52e coup, mais il préfère continuer. Il va faire craquer le joueur français qui va perdre un pion, puis la partie. 

On ne répétera jamais assez que le jeu d'échecs est reconnu comme un sport par le Ministère homonyme et qu'à haut niveau, c'est une terrible épreuve de nerfs qui se livre entre deux joueurs qui procède sans arrêts à de nombreux calculs et doivent être capable d'anticiper et d'avoir un jugement sûr sur leurs chances respectives de gain, de perte ou de partie nulle. 

Désormais touts les regards se portent vers Nîmes où se déroule le 89ème championnat de France d'échecs du 17 au 29 août. 


Pour suivre les résultats se reporter au site dédié http://nimes2014.ffechecs.org/ ou celui de la Fédération de France d'Echecs : http://www.echecs.asso.fr/default.aspx?Cat=15 







dimanche 10 août 2014

RENDRE LA VIE PLUS BELLE BIEN AU DELA DU FEUILLETON EPONYME

Le feuilleton quotidien "Plus belle la vie" diffusé sur France 3, au cours de sa saison n°10, offre dans un quartier de Marseille la vision d'une société en proie à ses démons contemporains. Tous les thèmes y ont été abordés (violence, meurtre, prostitution, drogue, handicap, maladie, amours en tous genres et précaires, etc ..). L'imagination des scénaristes étant sans borne, il s'agit du feuilleton perpétuel. Le miracle y est autorisé. Dans un des premiers épisodes un personnage en fauteuil roulant retrouver l'usage de ses membres quelques épisodes plus tard. On ne sait pas si ce genre de miracles a été authentifié ou non par l'Eglise catholique ! 

En dehors de ces rebondissements multiples qui font que le bon devient le méchant et que l'incertitude subsiste pour savoir qui est qui, il n'est pas certain que les poncifs à répétition servent l'image de la seconde ville de France que l'on voudrait voir tournée vers l'innovation, le rassemblement des énergies et une modernité rafraîchissante. 

Loin de ce brouhaha feuilletonesque, qui met en scène nos pulsions les plus destructrices et dévastatrices, nous avons un devoir protection à l'égard des plus faibles et de la Nature dont nous avons hérités. La solidarité demeurera la valeur du 21ème siècle, malgré ses balbutiements institutionnels et politiques. Cette valeur dit que l'Autre est un homme comme moi et que le partage de la condition humaine implique des devoirs. Plutôt que de se servir et d'accumuler toujours plus, il s'agit de servir une cause qui nous dépasse et nous fait grandir. Celle d'une humanité qui progresse dans la voie de son unité perdue pour faire émerger la vraie joie : celle procurée par le don.