dimanche 26 octobre 2014

LA COMMISSION JUNCKER OU LA COMMISSION DE LA DERNIERE CHANCE

1. La Commission Juncker investie par le Parlement européen à une confortable majorité

Ce mercredi 22 octobre 2014, réuni en session plénière, à Strasbourg, le Parlement européen par 423 voix pour, 209 contre, sur 699 votants, a investit le Président de la Commission Juncker et les 27 Commissaires européens pour un mandat de 5 ans. Ce score est inférieur à celui obtenu il y a cinq ans par la Commission Barroso, qui avait été approuvée par 488 voix contre 137.

Un résumé en vidéo sur le site de la Chaîne Parlementaire



La Commission Juncker investie par le Parlement... par LCP

La version intégrale des débats de 9 heures à 13 heures retransmise par la chaîne Public Sénat. 


Vote de confiance par le Parlement sur la... par publicsenat

La Commission Juncker a été approuvée par le Conseil européen lors de sa réunion du 23 octobre 2014, à Bruxelles. 

V http://www.consilium.europa.eu/uedocs/cms_Data/docs/pressdata/en/ec/145353.pdf - en anglais seulement- 

Elle entrera officiellement en fonction, le 1er novembre  2014, comme le prévoit les traités. 


2. Le programme de travail de la Commission Juncker 

Dans son discours prononcé le 22 octobre 2014 devant le Parlement européen de Strasbourg, le nouveau Président de la Commission européenne, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker a fait savoir que " D'immenses défis nous attendent. A nous de leur donner forme. Si nous voulons jouer un rôle à l'avenir, c'est maintenant qu'il nous faut le jouer". 

Voir le communiqué de presse : http://europa.eu/rapid/press-release_SPEECH-14-705_fr.htm

Il y a urgence à agir déclare le Président de la Commission européenne. Et de citer les initiatives à prendre qui concerneront  3 piliers : "les réformes structurelles, la crédibilité budgétaire et les investissements." 

Au titre des réformes structurelles, figurent la réalisation du marché unique du numérique dont les potentialités ne sont pas exploitées suffisamment, la réalisation de "l'Union de l'énergie" qui vise à développer les investissements pour favoriser la lutte contre le changement climatique et asseoir l'indépendance énergétique de l'UE.

Au titre de la crédibilité budgétaire, le Président de la Commission européenne, lors d'un voyage en Grèce, le 4 août 2014, estimait que l'Europe n'avait pas encore passé le cap de la crise et que la rigueur budgétaire et la crédibilité financière demeuraient indispensables tout en oeuvrant pour la croissance. A cet égard, les 5 lettres envoyées aux pays qui ne respectent pas le déficit budgétaire de moins 3% du PIB, dont la France, montrent le sérieux de la Commission européenne dans son rôle de gardienne des traités. 

Les investissements renvoient aux 300 milliards d'€ dont le train de mesures sera soumis au Parlement européen avant Noël. Un cadeau de Noël pour l'UE dont on ne connait pas encore les contours exacts. L'origine des fonds ? Il se dit que l'enveloppe pourrait être constituée de fléchage de crédits du CFP - Cadre Financier Pluriannuel - 2014-2020 jugés non stratégiques, d'un accroissement du rôle de la BEI (Banque Européenne d'Investissement) sans toutefois augmenter son capital, (Voir l'entretien de Pierre Moscovi sur RTL le 26.10.2014 dans l'émission le Grand Jury :  http://www.dailymotion.com/video/x28obls_pierre-moscovici-au-grand-jury-rtl-le-figaro-lci-du-26-octobre-2014_news) et d'investissements du secteur privé. Leur affectation ? Des investissements structurants comme le soutien à la transition écologique, au marché unique numérique et aux nouvelles technologies innovantes. 

C'est une Commission en action pour remettre l'Europe en marche qui s'est présentée devant le Parlement européen le 22 octobre. Au delà de ce discours volontariste que faut-il en penser ? 

3. La Commission Juncker représente t-elle un renouveau ? 

La nouvelle Commission européenne n'aura pas de difficultés à faire oublier les Commissions Barroso 1 et 2, tant son président atlantiste a été au service des Etats et n'a pas joué son rôle précurseur pour faire avancer l'Europe comme l'avait fait Jacques Delors (1985-1994). Le discours testament du Président Barroso a été prononcé devant le Parlement européen face à un hémicycle aux trois-quarts vide, ultime humiliation sur ce long chemin de croix qui s'est résumé à un plaidoyer pro domo. Le texte : http://europa.eu/rapid/press-release_SPEECH-14-707_fr.htm 

Le Président possède trois atouts principaux.

A 59 ans, ce fin connaisseur des arcanes européennes, à travers les différentes fonctions exercées au plus haut niveau européen (ancien Président de l'Eurogroupe 2005-2013) n'a plus rien à perdre sinon inscrire son nom dans l'histoire de l'Union européenne en redressant l'économie en faisant de la réduction du chômage de masse son objectif n°1. Le désintéressement politicien doit lui permettre de concentrer l'UE sur l'essentiel en laissant de côté l'accessoire défini comme une réglementation européenne exagérément tatillonne qui fait les choux gras des eurosceptiques et des europhobes. Une UE renforcée qui rattrape son retard dans le domaine de l'investissement public redevient attractive pour ses élites polyglottes et entreprenantes. 

Jean-Claude Juncker n'était le candidat d'aucun gouvernement. C'est peu dire qu'il n'était pas le candidat de Mme Angela Merkel, la Chancelière allemande, (Voir l'article d'Euractiv à ce sujet : http://www.euractiv.fr/eu-elections-2014/pourquoi-angela-merkel-ne-veut-p-news-532702), pas plus que celui de la France et encore moins celui de la Grande-Bretagne. Les conditions de sa désignation lui confère une grande marge de manoeuvre à l'égard des Etats-membres.

Enfin, il a une conscience aiguë que les 5 ans qui lui sont donnés doivent lui permettre de rendre l'Union européenne à nouveau populaire en obtenant le plus rapidement possible des résultats tangibles qui parlent d'eux-mêmes. La présence au sein de l'hémicycle européen d'environ 140 députés eurosceptiques ou europhobes soit près de 20% du nombre total de parlementaires change la donne politique. Un nouvel échec signerai la montée de l'antieuropéanisme primaire sous toutes ses formes et l'effacement de l'Union européenne qui continuerait à faire semblant à travers des institutions politiques démonétisées et des politiques aggravant la vie quotidienne des Européens. 

Cette triple conjonction laisse au Président Juncker une fenêtre de tir historique qui ne se représentera pas avant longtemps. Au Parlement européen de le soutenir, comme aux Etats qui comprennent que l'action de l'Union peut les aider dans leur volonté réformatrice pour faire de l'Europe un continent solidaire qui offre à ses habitants le maintien des valeurs démocratiques capables de faire leurs preuves, y compris dans la tempête.  

. Qui est Jean-Claude Juncker ?

Un court portrait de Jean-Claude Juncker par Kathia Gilder de LCP: 
  http://www.lcp.fr/kathia-gilder/2014/06/30/161800-jean-claude-juncker-veteran-europeen

dimanche 19 octobre 2014

LE MANAGEMENT REVISITE : LA REVOLUTION DU DON

La Révolution du don - Alain Caillé, Jean-Edouard Grésy

1. Les auteurs. 

Alain Caillé est Professeur émérite de sociologie à l’université de Paris X - Nanterre. Economiste de formation, il a fondé et dirige la Revue du MAUSS (Mouvement Anti Utilitariste dans les Sciences Sociales). Il a écrit plus d’une vingtaine d’ouvrages.


Jean-Edouard Grésy, Anthropologue, docteur en droit et diplômé de l’EDHEC, président du cabinet AlterNego est médiateur et enseigne la négociation. Il est intervenu dans plus d’une centaine d’entreprises aux fins de développer une conflictualité productive.

2. Résumé. 

Ces deux hommes venus d'univers professionnels et mentaux très différents se sont rejoints pour écrire cet ouvrage qui a pour ambition d'affirmer qu'il y a plus à gagner qu'à perdre à faire prévaloir dans les relations sociales (entreprises, administrations, associations, équipes sportives ...) la force du don source du contredon qui crée une solidarité de fait et fait progresser plus rapidement un groupe social que toute relation hiérarchique et autoritaire qui privilégie la concurrence entre les individus, le contrôle des situations, l'emprise sur les autres et le management par la crainte du licenciement. 


La Révolution du don - Partie 1 par EditionsduSeuil 3. Marcel Maus : Essai sur le don (1925). 

Sur le plan anthropologique, Marcel Mauss (1872-1950) montre que les société primitives ne fonctionnent pas sur le contrat, le marché, le troc ou le donnant-donnant, mais sur le don. Explications : 



La Révolution du don - Partie 2 - Marcel Mauss par EditionsduSeuil

Les 7 pêchés capitaux appliqués au management d'une organisation. 




Cela revient à affirmer que d'autres méthodes de management que celles venues des Etats-Unis sont concevables et applicables si une révolution mentale s'effectue chez les dirigeants. Demander, donner, recevoir, rendre constituent les  4 temps, synonyme du cercle vertueux du management, qui changent la manière de travailler dans une organisation donnée, à l'image d'une équipe de football solidaire. A défaut, si l'on s'ignore, prend, refuse et garde l 'organisation dysfonctionnera et ces dysfonctionnements peuvent être analysés à travers la règle des 7 pêchés capitaux. 


La Révolution du don - Partie 4 - Entretien... par EditionsduSeuil

Se procurer l'ouvrage : http://www.decitre.fr/livres/la-revolution-du-don-9782021166781.html

dimanche 5 octobre 2014

"LA MANIF POUR TOUS" DU 5 OCTOBRE 2014 : LE CHANT DU CYGNE D'UN COMBAT D'ARRIERE-GARDE




1. Un soutien minoritaire de la population française. 

Selon un sondage réalisé par l'IFOP pour le site Atlantico, publié le samedi 3 octobre 2013, près d'un tiers des Français (31 %) se sentent « proches » des idées défendues par le collectif de La Manif pour tous (LMPT), qui doit à nouveau défiler dimanche 5 octobre à Paris et à Bordeaux


Le sondage de l'IFOP réalisé en ligne par l'Ifop du 29 septembre au 1er octobre auprès d'un échantillon de 1.000 personnes âgées de 18 et plus, constitué d'après la méthode des quotas.

Jean Petaux, docteur habilité à diriger des recherches en science politique, ingénieur de recherche, politologue à Sciences Po Bordeaux, responsable, au sein de cet établissement, du parcours de master « Métiers du politique », interrogé par le site Atlantico déclare à la fin de son entretien : "J’y vois la marque d’une « dépolitisation » de la question prélude à une « banalisation » à venir au point qu’en 2017, la seule question du « mariage pour tous » (je n’y inclue pas encore la PMA et la GPA), ne sera plus un enjeu politique, tout simplement parce que cette pratique sera totalement entrée dans les mœurs, comme elle commence vraiment à l’être aujourd’hui. « Manif pour tous » ou pas."

En savoir plus : http://www.atlantico.fr/decryptage/defi-manif-pour-tous-31-francais-et-45-sympathisants-droite-se-sentent-proches-valeurs-sondage-exclusif-ifop-atlantico-jean-1791001.html 

2. Il n'existe pas de famille naturelle. 


Lors de l'émission "Ce soir ou jamais" du 3 octobre 2014 qui avait pour thème "la famille en débat", Mme Sylviane Agacinski reprenait un intervenant en lui faisant remarquer qu'il n'existe pas de famille naturelle à proprement parler, ce terme désignant une famille composée d'un père et d'une mère et d'enfants. La philosophe déclare : "Cela n'existe pas les familles naturelles. C'est toujours une institution. Le modèle ancien de la famille disons traditionnelle ce n'était pas une famille naturelle sinon ce serait les Bonobos ou je ne sais quoi." Il n'y a donc pas de famille issue de la nature qui consisterait en un modèle à suivre impérativement. Au contraire, dans la nature tous les modèles de famille d'animaux et de végétaux existent bel et bien. 

 http://www.france2.fr/emissions/ce-soir-ou-jamais 

Pour Hervé Mariton, Député de la Drôme, candidat à la présidence de l'UMP, interviewé sur France-Inter, ce dimanche 5 octobre, seul les couples mariés peuvent avoir des enfants, cette possibilité étant refusé à tout autre type de famille (couples homosexuels et célibataires). Il déclare "Je ne souhaite pas que les enfants soit programmés intentionnellement sans un père et une mère". Cela a le mérite d'être clair. La filiation est refusée aux couples homosexuels. "La famille est la cellule de base de la société" déclare le député d'opposition. Et d'affirmer quelques instants plus tard, que "75% des enfants vivent avec leurs deux parents". Cela signifie, à contrario, qu'un quart des enfants sont dans une situation différente vivant avec un père ou une mère, ce qui est pourcentage très élevé et vraisemblablement en hausse régulière en raison de la multiplication des séparations et de l'exercice des droits de garde par les parents divorcés ou séparés. 

Réécouter : http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=978216 

Hervé Mariton, sur Europe 1, défend le Contrat d'Union Civile en ces termes : 



CUC - Hervé Mariton pour le CUC ! ( & donc PMA... par fautpaspousser-malo17

3. Le mariage homosexuel ne sera pas remis en cause si la Droite revient au pouvoir en 2017 
.

Au sein de l'UMP, les ténors sont très partagés sur l'opportunité d'abroger la loi Taubira comme le propose le député de la Drôme, Hervé Mariton. Selon le sondage de l'IFOP précité, les trois-quarts des Français (73%) ne souhaitent pas que la Droite supprime le mariage pour tous si elle arrive au pouvoir. Plus surprenant, 56% des sympatisants du premier parti d'opposition sont contre.

En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/politique/mariage-pour-tous-les-trois-quarts-des-francais-veulent-le-conserver_1579770.html#t4ZCrtVC7omSxrQb.99


Comme le note, Yann Raison du Cleuziou, dans un article paru dans le Figaro, ce dimanche 5 octobre 2014, sous le titre " Qui sont les cathos de la famille pour tous ?" : " Il ne faut pas oublier que 40% environ des catholiques pratiquants n'étaient pas hostiles à la loi Taubira (sondage Pèlerin, juin 2013). Pour des raisons pastorales, bien des prêtres ont été gêné par la confusion entretenue dans l'opinion publique entre l'Eglise et LMPT. Certes des cathos sont dans LMPT. Mais les cathos ce n'est pas la LMPT."

En savoir plus : http://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/qui-sont-les-cathos-de-la-manif-pour-tous/ar-BB7zUci

Laurent Wauquiez, Député de Haute-Loire, Maire de Vézelay, lors de la manif pour tous du 5 octobre 2014, comme Hervé Mariton, réclame l'abrogation de la loi Taubira, contrairement à Nathalie Kusciesko-Morizet.

Wauquiez à la Manif pour tous: "Je veux l... par BFMTV

Des débats en perspective au sein de l'UMP !


4. La Procréation Médicalement Assistée.

En France, la PMA est interdite sauf dans les cas des couples infertiles. La PMA est une pratique médicale encadrée par la loi n'° 2004-800 du 6 août 2004 (en lien avec la bioéthique), ce qui explique que la procréation médicalement assistée a pour but de « remédier à l'infertilité dont le caractère pathologique a été médicalement diagnostiqué ou d'éviter la transmission à l'enfant ou à un membre du couple d'une maladie d'une particulière gravité ». La PMA se déroule dans lieu un centre de PMA. Actuellement, pour avoir droit à la PMA, « l'homme et la femme formant le couple doivent être vivants, en âge de procréer, mariés ou en mesure d'apporter la preuve d'une vie commune d'au moins deux ans. » 

Au demeurant,  le Conseil constitutionnel a rappelé, dans son arrêt du 17 mai 2013, que la PMA n'est pas ouverte aux couples de femmes en France. Voir l'arrêt : http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/les-decisions/acces-par-date/decisions-depuis-1959/2013/2013-669-dc/decision-n-2013-669-dc-du-17-mai-2013.137046.html Voir le point 44. 

Il en résulte que seuls les couples hétérosexuels ont accès à la procréation médicalement assistée. Les femmes célibataires et les couples lesbiens ne peuvent pour le moment prétendre à l’aide médicale à la procréation (AMP) en France. D’autre part, même si elles sont mariées, les femmes âgées de 43 ans ou plus ne sont pas prise en charge pas l’assurance maladie si elles entreprennent une PMA.

Pour en savoir plus : Procréation Médicalement Assistée : le point sur la PMA - Magicmaman.com 


Le juge français et européen sont venus modifier la donne. Le 26 juin 2014, d'abord, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné la France pour son refus de reconnaître la filiation entre deux couples et leurs enfants nés d'une mère porteuse aux Etats-Unis. Un arrêt que le gouvernement n'a pas contesté.Les juges de Strasbourg affirment que : "Interdire totalement l'établissement du lien de filiation entre un père et ses enfants biologiques nés d'une gestation pour autrui (GPA) à l'étranger est contraire à la convention européenne des droits de l'homme».
Le texte des 2 arrêts : 
Affaire Mennesson contre France
http://hudoc.echr.coe.int/sites/fra/Pages/search.aspx#{"languageisocode":["FRA"],"documentcollectionid2":["JUDGMENTS"],"itemid":["001-145179"]}
Affaire Labassee contre France  
http://hudoc.echr.coe.int/sites/fra/Pages/search.aspx#{"languageisocode":["FRA"],"documentcollectionid2":["JUDGMENTS"],"itemid":["001-145180"]}

Le Chef du gouvernement, Manuel Valls annonce au quotidien La Croix dans un entretien du  3 octobre 2014, que la France "exclut totalement" d'autoriser "la transcription automatique" des actes de filiation d'enfants nés par mère porteuse à l'étranger, "car cela équivaudrait à accepter et normaliser la GPA".

"Il est incohérent de désigner comme parents des personnes ayant eu recours à une technique clairement prohibée tout en affirmant qu'ils sont responsables de l'éducation des enfants, c'est-à-dire chargés de la transmission de nos droits et de nos devoirs. Il ne faut pas laisser dire non plus que ces enfants sont sans filiation ni identité. Ils ont une filiation et une identité, mais établies à l'étranger", plaide Manuel Valls.
Cela revient donc à revenir sur la jurisprudence de la CEDH et à faire une application non-automatique, c'est-à-dire, au cas par cas, en matière de transcription. Sur quels critères ? Le Premier Ministre doit préciser sa pensée. Faut-il prévoir que les Etats qui pratiquent la PMA l'interdisent aux ressortissants étrangers suite à une convention bilatérale conclue entre la France et certains pays ? 
A cet égard, critiquable sont les propos d'Hervé Mariton qui sur France-Inter déclare : " Vous savez très bien que ces enfants ont des papiers qui disent  leur filiation réelle plutôt qu'un mensonge. Ils ont un état-civil qui peut être un état-civil étranger et donc il faudra qu'ils attendent quelques années pour être naturalisés..Ces situations n'ont rien d'invivable". 
Or une des conditions pour être naturalisé est d'être majeur donc d'avoir 18 ans. En définitive, Le député de la Drôme propose à ces enfants nés d'une PMA ou GPA à l'étranger de demeurer sans papiers français et d'attendre l'âge de 18 ans pour demander la nationalité française par naturalisation ! Or, la naturalisation a été conçue pour offrir la nationalité française à des étrangers qui ont rendu des services à la République. De plus,  la naturalisation est soumise à la décision de l'administration qui peut la refuser même si les conditions sont réunies. En définitive, cela revient à légaliser la PMA et la GPA effectuée à l'étranger par le biais de la naturalisation qui n'a pas cet objet. On pourrait parler d'un détournement de la loi proposé par le Député de la Drôme... 
La Cour de cassation au terme de 2 avis du 22 septembre 2014, a estimé que le recours à la PMA à l'étranger par un couple de femmes ne faisait pas obstacle à l'adoption de l'enfant par l'épouse de la mère
Dans ces deux avis, la Cour de cassation écarte la solution fondée sur la fraude à la loi en matière d’insémination artificielle avec donneur anonyme pratiquée à l’étranger. En effet, en France, certes sous conditions, cette pratique médicale est autorisée : dès lors, le fait que des femmes y aient eu recours à l’étranger ne heurte aucun principe essentiel du droit français. La Cour tire ainsi les conséquences de la loi du 17 mai 2013, qui a eu pour effet de permettre, par l’adoption, l’établissement d’un lien de filiation entre un enfant et deux personnes de même sexe, sans aucune restriction relative au mode de conception de cet enfant. 
 La Cour rappelle cependant que, conformément à l’article 353 du code civil et aux engagements internationaux de la France, l’adoption ne peut être prononcée que si les conditions légales sont remplies et si cette même adoption est conforme à l’intérêt de l’enfant.
Avis n° G1470006 et avis n° J1470007http://www.courdecassation.fr/IMG///Communiqu%C3%A9%20Avis%20AMP.pdf 
5. LA GPA autorisée au cas par cas  ?

Ce dimanche 5 octobre 2014, Laurent Delahousse a présenté un documentaire qui raconte l'aventure de deux jeunes homosexuels qui s'engage dans une GPA aux Etats-Unis. Les différents stades qui conduisent à la naissance de deux petites filles sont patiemment décrites sans jugement aucun. 

http://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/13h15/13h15-du-dimanche-5-octobre-2014_705463.html

Dans un entretien exclusif accordé au quotidien « La Croix », le 3 octobre 2014, avant la mobilisation dimanche de « La manif pour tous », le Premier Ministre, Manuel Valls, explique son refus de la gestation pour autrui et annonce une initiative internationale de la France sur cette pratique. 

La GPA rester interdite en France et le Gouvernement « entend promouvoir une initiative internationale qui pourrait aboutir, par exemple, à ce que les pays qui autorisent la GPA n'accordent pas le bénéfice de ce mode de procréation aux ressortissants des pays qui l'interdisent »

Conclusion provisoire.

Le temps est venu pour le législateur de clarifier, une fois pour toute, en recherchant un consensus transpartisan, les règles qui organisent la PMA et la GPA tant en France que dans nos relations avec d'autres pays. La société y gagnera et en sortira apaisée loin des querelles chimériques qui encombrent le débat public. 

Vous n'avez pas tout compris ? Pourquoi toute cette agitation contre la loi Taubira, la PMA et la GPA. Quelle est l'origine de cette évolution critiquable de la famille ? Vous ne trouvez pas ? Guillaume Peltier interrogé sur BFMTV vous l'explique : 



BFM Politique: L'interview de Guillaume Peltier... par BFMTV

La bonne réponse était "Mai 68".origine des maux de la société française, 46 après ! Je propose à Guillaume Peltier de remonter aux divisions gauloises et à l'époque où les Gaulois craignaient que le ciel ne leur tombât sur la tête ! 

samedi 4 octobre 2014

ORLEANS : LE BUREAU DE POSTE DE LA MADELEINE NE DOIT PAS FERMER

1. Une dégradation constante du service fourni. 

Habitant le quartier de la Madeleine, je suis inquiet quant à l'avenir du bureau de poste situé au 101 rue du Fbg Madeleine. Petit à petit, les horaires sont d'ouverture sont limités. Alors que la fermeture intervenait à 18 heures, elle intervient à 17 h 30. Longtemps, il est fermé le mercredi après-midi. Du 16 au 20 septembre, il a été fermé comme indiqué sur la porte d'entrée par voie d'affichage. Il a été fermé du 29 septembre au 3 octobre 2014, et n'a réouvert que ce samedi matin de 9 heures à  12 heures contre de 9 heures à 13 heures, comme l'indique ce lien : http://www.123horaire.com/p/la-poste-orleans-madeleine,117455  

A plusieurs reprises, la fermeture a été constatée sans que le public n'en soit averti. Le plus souvent un seul employé est au guichet, alors qu'il existe deux guichets. Ainsi, j'ai l'impression qu'à terme ce bureau de poste sera fermé définitivement. 

2. Des conséquences pour les 10000 habitants du quartier de la Madeleine.


A l'avenir, si le bureau de poste de la Madeleine fermait, la population du quartier aurait le choix entre se rendre au bureau de poste Dunois ou à la poste centrale, place de Gaulle. Etant donné qu'une partie de la population est âgée (résidence le Belvédère, résidence les Beaumonts, Doyenné du Baron), on image mal qu'elle doive prendre le tramway pour aller place de Gaulle en payant le ticket 1,50€ pour acheter des timbres à 76 centimes l'unité, à compter du 1er janvier 2015, ou emprunter la ligne n°10 pour aller à la place Dunois. 

En l'occurrence, se rendre à la poste centrale n'est pas la garantie d'être servi rapidement si l'on ne croit le désopilant article publié par le Chat de gouttière, du 3 octobre intitulé : "Orléans ! un après-midi à la poste" : http://lechatdorleans.wordpress.com/2014/10/03/orleans-un-apres-midi-a-la-poste/

3  Une mécanique pernicieuse.

Dans cette vidéo, un employé de la poste dénonce la logique qui consiste à réduire le personnel au nom d'une logique économique libérale ce qui provoque la réduction de la plage horaire des bureaux de vote, prélude à leur fermeture suivie d'une reconversion en agence postale communale ou en point poste. 

Faut-il rappeler qu'au premier trimestre 2014, le chiffre d'affaires du groupe La Poste s'établit à 10 973 millions d'€ en progression de 1,6% ? Voir les résultats chiffrés de ce "service public" : . file:///C:/Documents%20and%20Settings/deloire/Mes%20documents/Downloads/CP_GroupeLaPoste_2014_07_31.pdf 



FERMETURES DE BUREAUX DE POSTE par denisalix

4. L'intervention du Maire d'Orléans est nécessaire au nom de la cohésion territoriale entre les quartiers. 

Le 5 février 2014, à 9 h 30, la Commission des affaires économiques, Présidée par M.François Brottes auditionnait M. Philippe Wahl, Directeur-Général du Groupe La Poste. Mme la Députée Frédérique Massat notait à juste titre : " Nous nous félicitons du dialogue qui s’est développé autour des horaires d’ouverture. Il était si facile, pour fermer un bureau de poste, d’en faire baisser la fréquentation en lui imposant des horaires peu adaptés à la vie locale ! " 

Le PDG répondit en ces termes : " Le second sujet d’ampleur sur lequel vous m’avez interrogé est le maillage territorial de nos bureaux de poste. Nous nous sommes engagés à respecter la loi et à faire vivre les 17 000 points de contact qu’a La Poste dans le pays. Certes, nous allons continuer à transformer certains bureaux de poste, mais jamais sans l’accord explicite du maire et de son conseil municipal. Mes équipes sur le terrain ont par ailleurs pour consigne d’anticiper au mieux les problèmes liés à ces transformations et, notamment, aux modifications d’horaires qu’elles induisent." 

http://www.assemblee-nationale.fr/14/pdf/cr-eco/13-14/c1314058.pdf V, pp 7 et 11 et 12.

Il convient donc de se mobiliser si l'on veut éviter que le bureau de poste ne se transforme en un point poste n'accomplissant que certaines missions du service public postal.