dimanche 9 octobre 2016

BREXIT 2EME PARTIE : LE PRINTEMPS DE THERESA MAY

Suite à sa désignation le 13 juillet 2013 , le nouveau Premier Ministre britannique, Theresa May, a déclaré "Brexit means Brexit" douchant les espoirs de ceux qui espéraient un second référendum pour annuler celui du 23 juin. Mais la future nouvelle Premier ministre a annoncé qu'elle comptait bien être ferme dans les négociations avec l'Union européenne et faire du Brexit un succès.
A ce jour, retracer les nombreuses tergiversations du gouvernement britannique serait trop long, mais on peut résumer l'attitude suivie à travers les 3 informations suivantes. 

1. Le Brexit commencera fin mars 2017. 
Le dimanche 2 octobre 2016, la Première Ministre britannique Theresa May a annoncé que la Grande-Bretagne ferait jouer l'article 50 du Traité sur le Fonctionnement de l'Union européenne qui lance le début d'organisation pour que le pays sorte de l'UE, "avant fin mars 2017". Corrélativement, a annoncé vouloir saisir au printemps 2017 le Parlement britannique pour abroger l'acte d'adhésion de son pays à l'Union européenne, dans un entretien au Sunday Times. 
Voir sa déclaration en vidéo : http://www.bbc.com/news/uk-politics-37532364?ns_mchannel=social&ns_campaign=bbc_breaking&ns_source=twitter&ns_linkname=news_central
Il est clair que la pression de ses ex 27 partenaires européens aura eu peu d'effet, si l'on considère que l'article 50 aurait du être déclenché immédiatement après le résultat du référendum du 13 juin 2016, c'est-à-dire, en septembre 2017, une fois le nouveau gouvernement formé, le précédent dirigé par David Cameron qui avait soutenu le "Oui" ne pouvant gérer les conséquences du "Non".  L'esprit de l'article 50 n'aura pas été respecté. Peut-être faudra t-il le modifier en ajoutant, par exemple, la mention "Dans un délai maximum de 3 mois" pour que le déclenchement de l'article 50 ne soit pas laissé à l'unique approbation du Gouvernement de l'Etat concerné.

2) Hard ou soft Brexit ?
 La première ministre britannique Theresa May a écarté l'idée de choisir entre un "hard Brexit» marquant la rupture avec le marché unique de l'Union européennen «soft Brexit», basé sur des concessions mutuelles. 
S'il est certain que la sortie de la Grande-Bretagne de l'UE sera préjudiciable aux intérêts britanniques, du côté britannique, la négociation vise à obtenir les avantages précédents comme l'accès au marché unique tout en maîtrisant les flux migratoires, une revendication du Parti Conservateur de David Cameron. Vu de l'Union européenne, il s'agit de maintenir la libre circulation des ressortissants de 27 sur le territoire britannique. Comme l'Union l'a toujours répété: si le Royaume-Uni met fin à la libre circulation des Européens sur son territoire, il n'aura plus accès à son marché unique. Les défenseurs du Brexit «dur» - parmi lesquels les partisans d'UKIP sont prêts à placer la question migratoire au-dessus de l'accès au marché unique européen. Le bras de fer est entamé, mais la Grande-Bretagne a plus à perdre car il s'agit de défendre la place financière de Londres, première en Europe et la fuite des capitaux et la baisse de la Livre Sterling qui a déjà commencé.  Un rapport du cabinet de consultants Oliver Wyman publié mercredi assure que le secteur financier britannique pourrait perdre jusqu'à 43,2 milliards d'euros de revenus et 75.000 emplois en cas de Brexit «dur». En revanche, si Londres conserve l'accès à l'Espace économique européen (EEE) dans des conditions identiques à ce qu'elles sont actuellement, les pertes d'emplois pourraient se limiter à 4000.
Il est vraisemblable que l'accord qui sera trouvé sera "ad hoc", c'est-à-dire, propre à la Grande-Bretagne dans sa relation à l'UE, même s'il empruntera aux formes d'associations déjà connues comme l'AELE (Association Européenne de Libre Echange) et l'EEE (L'Espace Economique Européen).

3) Un nouveau départ pour l'UE à 27? 
Le départ de l'UE de la GB interroge la relation nouvelle entre les 27. Tel était l'objet du Conseil européen de Bratislava des 16-17 septembre 2017. Le premier Sommet européen, sans la Grande-Bretagne, à 27 Etats-Membres. 
Qu'en est-il sorti ?  La protection des frontières extérieures, lutte contre le terrorisme et relance de la défense étaient au cœur des discussions, lors du sommet de l'Union européenne, à Bratislava. 
 LPolonais Donald Tusk, Président du Conseil européen, a insisté sur la priorité absolue d’une maîtrise « totale » des frontières de l’Union pour revenir à un fonctionnement normal de l’espace Schengen de libre-circulation.

Afin de lutter contre le terrorisme, il s'agit de mieux coopérer entre Etats-membres dans le domaine du renseignement et d'interconnecter les fichiers de façon à mieux contrôler les entrées et sorties des personnes sur le territoire de l'UE. 
Dans le domaine de la Défense, la Commission européenne propose notamment des "ressources militaires communes", "un quartier général unique" et la création "avant la fin de l'année" d'un fonds européen pour stimuler la recherche et l'innovation dans l'industrie de la défense. Jusqu'à présent, il n'y a pas d'état-major opérationnel, mais seulement un comité militaire des 28. Le départ du Royaume-Uni, qui a toujours privilégié l’Otan, offre une chance d’avancer sur ce thème, ont souligné des sources diplomatiques, dans un contexte où l’Europe est cernée par les crises, les guerres et le terrorisme. 
Il reste que les divisions européennes demeurent sur des sujets comme l'accueil et la répartition des réfugiés par les 27 ou la réforme du statut des travailleurs détachés synonyme de dumping social. 

Voir le texte intégral de la Déclaration de Bratislava :  file:///C:/Documents%20and%20Settings/deloire/Mes%20documents/Downloads/160916-bratislava-declaration-and-roadmap-fr%20(3).pdf 

Conclusion provisoire.
Il faudra attendre le Sommet de Rome en mars 2017 à l'occasion des 60 ans du traité fondateur de la construction européenne, pour que les grandes décisions soient adoptées. 
Vu son agenda, il n'y aura pas de Printemps pour Theresa May, mais un Printemps avec des bourgeons est attendu pour l'UE à 27 rénovée.